DU CONFORT A BORD:
Comme exprimé plus avant, il me semble important qu'un bateau aussi sportif et performant soit-il, soit aussi confortable.
Pendant longtemps, on a fait de la croisière avec des bateaux de taille réduite, je me souviens des Muscadet et Mousquetaires de mon enfance, sans compter le Challenger de mon père, en aluminium, le high-tech de l'époque.
On allait gaiement eux Scilly's, en Irlande ou en Galice avec ces bateaux, qui étaient pourtant moins spacieux qu'un mini de série,
moins rapide, aussi. Mais c'étaient les bateaux des coururs de l'époque, au sein des épreuves du GCL, ou de la JOG en Angleterre.
Sur un programme similaire, il y a eu plus tard le Coco, utilisé par l'école des Glénans, et le Pogo 1, capables de gagner des courses mini et d'enmener leur équipage en croisière.
Il semble que les dernières moutures de Mini de série aient rendu l'exercice de la croisière moins sympa.
lundi 27 janvier 2014
jeudi 2 janvier 2014
OFCET 650
UNE HISTOIRE:
Comme écrit dans le chapitre précédent, quelques irréductibles voulaient vraiment voir mon projet de Mini de série aboutir.
Moi, bien sur, et aussi Yann DUBE, cofondateur de Prépa-Nautic. Avec Matthieu, ils font de la sous-traitance pour divers chantiers,ils
préparent aussi quelques Mini de série pour la compétion. Quand Yann navigue avec ses clients et amis, on voit souvent le bateau sur lequel il est faire un bon en avant dans les classements. En bref, le Mini, il aime et il connait.
A l'origine, Prépa-Nautic devait réceptionner les Ocean 650 destinés à la France, les accastiller et les gréer. Parce que si la main d'oeuvre est moins chère en Pologne, tout le reste, à qualité égale, y est beaucoup plus cher.
Qu'à cela ne tienne, si le constructeur Polonais ne pouvait honorer ses promesses, il nous fallait trouver une solution. J'ai cherché, Yann a cherché, notre ami Tolga a cherché. Finalement, le Chantier Hervé, à la Rochelle étant séduit par le projet, on a choisi de s'associer avec pour sortir le meilleur Mini de série possible.
Je dessine un nouveau bateau, évolution du projet Ocean 650.Cela a tellement traîné pour ce dernier que j'ai eu tout le temps pour améliorer la carène. De plus, les échanges avec Alain Balzeau, patron du Chantier Hervé, me permettent d'optimiser les procédés de construction et rendent possibles certaines idées qui me tenaient à coeur.

L'ESPRIT DE L'OFCET 650:
Quand je me suis penché sur la conception d'un Mini de série, il me semblait important de concevoir un bateau réellement polyvalent.
D'aucun diront qu'un bateau de course ne peut pas être confortable, et qu'un bateau apte à la croisière ne peut faire un bateau de course.
Il me semble qu'on oublie là quelques points fondamentaux:
1 - il ne faut pas confondre confort et luxe.
2 - On a dans la jauge série une flottabilité obligatoire, qui occupe de l'espace et pèse un certain poids. Plutôt que de considérer ce point comme un inconvénient, il m'a semblé préférable d'utiliser ce matériel comme structure et mobilier.
En bref, je ne voulais surtout pas d'un bateau qui se fasse passer pour ce ce qu'il n'est pas, un proto.
Bien sur, il peut y avoir un air de famille, mais il n'est pas nécessaire d'en garder le pire alors qu'on aura jamais le meilleur.
Si je voulais faire une parallèle avec les voitures de grand sport, on pourrait dire qu'il y a des Ferrari, et des Porsche 911. les unes respirant la compétition,mais tout parcours quotidien vire au cauchemar. Les autres semblent plus civilisées. On pourra même les utiliser pour aller au travail au en vacances. Sont elles moins performantes pour autant? Pas vraiment, elles emportent toutes les statistiques en GT aux 24 heures du Mans.
C'est clair, je préfère la Porsche 911!

CONCEPTION:
Quand j'ai conçu des prototypes, je l'ai toujours fait avant tout pour moi. Comme je suis douillet, feignant, et que je n'ai jamais de budget donc de temps pour m'entraîner, il fallait des bateaux simples,légers, faciles à faire marcher et spacieux à l'intérieur.
Pour le dernier, ça donne le 802, avec lequel Julien Pulvé claque un podium à la MAP 2012, sa première course en solitaire, sans navigation préalable à bord excepté le convoyage Lorient / Treboul. Pas mal comme exemple!
Encore mieux, on a claqué le Fastnet le semaine suivante, sans aucune sortie complémentaire.
J'ai voulu absolument garder ces qualité et cette philosophie générale pour L'OFCET 650.
De la carène du 802, on a conservé ce qui produit une bonne stabilité longitudinale, un excellent amortissement dans le clapot. Mes prototypes n'ayant pas de ballasts, il m'avait fallut trouver l'amortissement dans le dessin de carène, travaux bien utiles pour un mini de série qui n'en dispose pas plus.
Du 802, on a gardé aussi le dessin général du rocker, avec cette capacité de conserver l'assiette au portant, sans enfournement, ni cabrage excessif, ce qui est gage de performance aux vitesses usuelles de planning.
Pour compenser l'absence de quille pendulaire, il fallait trouver de la puissance. J'ai "poussé les murs", écarté les flancs et le bouchain vers l'extérieur. Surtout vers l'avant, pour avoir une bonne tension des lignes d'eau et réduire le désaxement à la gite.
J'ai aussi dessiné un redan dans le bordé, façon simple et élégante d'intégrer un raidisseur.

Comme écrit dans le chapitre précédent, quelques irréductibles voulaient vraiment voir mon projet de Mini de série aboutir.
Moi, bien sur, et aussi Yann DUBE, cofondateur de Prépa-Nautic. Avec Matthieu, ils font de la sous-traitance pour divers chantiers,ils
préparent aussi quelques Mini de série pour la compétion. Quand Yann navigue avec ses clients et amis, on voit souvent le bateau sur lequel il est faire un bon en avant dans les classements. En bref, le Mini, il aime et il connait.
A l'origine, Prépa-Nautic devait réceptionner les Ocean 650 destinés à la France, les accastiller et les gréer. Parce que si la main d'oeuvre est moins chère en Pologne, tout le reste, à qualité égale, y est beaucoup plus cher.
Qu'à cela ne tienne, si le constructeur Polonais ne pouvait honorer ses promesses, il nous fallait trouver une solution. J'ai cherché, Yann a cherché, notre ami Tolga a cherché. Finalement, le Chantier Hervé, à la Rochelle étant séduit par le projet, on a choisi de s'associer avec pour sortir le meilleur Mini de série possible.
Je dessine un nouveau bateau, évolution du projet Ocean 650.Cela a tellement traîné pour ce dernier que j'ai eu tout le temps pour améliorer la carène. De plus, les échanges avec Alain Balzeau, patron du Chantier Hervé, me permettent d'optimiser les procédés de construction et rendent possibles certaines idées qui me tenaient à coeur.

L'ESPRIT DE L'OFCET 650:
Quand je me suis penché sur la conception d'un Mini de série, il me semblait important de concevoir un bateau réellement polyvalent.
D'aucun diront qu'un bateau de course ne peut pas être confortable, et qu'un bateau apte à la croisière ne peut faire un bateau de course.
Il me semble qu'on oublie là quelques points fondamentaux:
1 - il ne faut pas confondre confort et luxe.
2 - On a dans la jauge série une flottabilité obligatoire, qui occupe de l'espace et pèse un certain poids. Plutôt que de considérer ce point comme un inconvénient, il m'a semblé préférable d'utiliser ce matériel comme structure et mobilier.
En bref, je ne voulais surtout pas d'un bateau qui se fasse passer pour ce ce qu'il n'est pas, un proto.
Bien sur, il peut y avoir un air de famille, mais il n'est pas nécessaire d'en garder le pire alors qu'on aura jamais le meilleur.
Si je voulais faire une parallèle avec les voitures de grand sport, on pourrait dire qu'il y a des Ferrari, et des Porsche 911. les unes respirant la compétition,mais tout parcours quotidien vire au cauchemar. Les autres semblent plus civilisées. On pourra même les utiliser pour aller au travail au en vacances. Sont elles moins performantes pour autant? Pas vraiment, elles emportent toutes les statistiques en GT aux 24 heures du Mans.
C'est clair, je préfère la Porsche 911!

CONCEPTION:
Quand j'ai conçu des prototypes, je l'ai toujours fait avant tout pour moi. Comme je suis douillet, feignant, et que je n'ai jamais de budget donc de temps pour m'entraîner, il fallait des bateaux simples,légers, faciles à faire marcher et spacieux à l'intérieur.
Pour le dernier, ça donne le 802, avec lequel Julien Pulvé claque un podium à la MAP 2012, sa première course en solitaire, sans navigation préalable à bord excepté le convoyage Lorient / Treboul. Pas mal comme exemple!
Encore mieux, on a claqué le Fastnet le semaine suivante, sans aucune sortie complémentaire.
J'ai voulu absolument garder ces qualité et cette philosophie générale pour L'OFCET 650.
De la carène du 802, on a conservé ce qui produit une bonne stabilité longitudinale, un excellent amortissement dans le clapot. Mes prototypes n'ayant pas de ballasts, il m'avait fallut trouver l'amortissement dans le dessin de carène, travaux bien utiles pour un mini de série qui n'en dispose pas plus.
Du 802, on a gardé aussi le dessin général du rocker, avec cette capacité de conserver l'assiette au portant, sans enfournement, ni cabrage excessif, ce qui est gage de performance aux vitesses usuelles de planning.
Pour compenser l'absence de quille pendulaire, il fallait trouver de la puissance. J'ai "poussé les murs", écarté les flancs et le bouchain vers l'extérieur. Surtout vers l'avant, pour avoir une bonne tension des lignes d'eau et réduire le désaxement à la gite.
J'ai aussi dessiné un redan dans le bordé, façon simple et élégante d'intégrer un raidisseur.


OCEAN 650
Peu de temps après la victoire au Fastnet 2012, Radek Kowalczik m'a contacté par courriel:"Etienne, je voudrais faire un Mini de série polonais, on a des clients, un chantier, pas d'architecte. J'aime beaucoup tes protos, aussi j'ai pensé à toi. Es-tu intéressé?"
Il se trouve qu'à la demande d'un groupe brésilien représenté par Kan Chuh, j'avais réfléchi au sujet. J'avais avancé assez loin dans l'avant-projet pour qu'une production presqu'immédiate soit possible, et qu'on présente le 1er exemplaire avant la Mini-Transat 2013.
Radek espérait même naviguer pour le Fastnet 2013.
On parle du projet autour de nous, la philosophie choisie pour le bateau semble séduire quelques clients supplémentaires,
il y a apparemment un public pour un Mini de série polyvalent.
Le chantier choisi par Radek a commencé le travail de modelage, je me suis déplacé à Ostroda pour faire connaissance
avec les constructeurs, voir l'avancée des travaux et contrôler le respect des formes. Je rencontré des gens dévoués, soigneux,
mais n'ayant pas la trésorerie pour avancer au rythme qui conviendrait pour le calendrier prévu. Il y a par ailleurs un gros problème de communication, nul ne parlant Français ou Anglais au sein du chantier, tout passe par Radek, qui a sa propre activité professionnelle, et n'est pas toujours disponible.
.jpg)
Je ne reçois plus de nouvelles après ma visite du mois d'Avril, jusqu'à apprendre, après beaucoup d'insistance, que le chantier avait stoppé les travaux, et ne pensait pas sortir de bateau avant 2015. Les caisses sont vides, et Klobuk-Yachts ne veut pas prendre d'acomptes pour alimenter le projet. C'est honnête de sa part, mais pas très cohérent...
Déception pour moi, pour Prepa Nautic, qui devait équiper les bateaux commandés en France, et pour les skippers qui attendaient après leur bateau.
Heureusement, quelques irréductibles veulent voir ce bateau naviguer...
Il se trouve qu'à la demande d'un groupe brésilien représenté par Kan Chuh, j'avais réfléchi au sujet. J'avais avancé assez loin dans l'avant-projet pour qu'une production presqu'immédiate soit possible, et qu'on présente le 1er exemplaire avant la Mini-Transat 2013.
Radek espérait même naviguer pour le Fastnet 2013.
On parle du projet autour de nous, la philosophie choisie pour le bateau semble séduire quelques clients supplémentaires,
il y a apparemment un public pour un Mini de série polyvalent.
Le chantier choisi par Radek a commencé le travail de modelage, je me suis déplacé à Ostroda pour faire connaissance
avec les constructeurs, voir l'avancée des travaux et contrôler le respect des formes. Je rencontré des gens dévoués, soigneux,
mais n'ayant pas la trésorerie pour avancer au rythme qui conviendrait pour le calendrier prévu. Il y a par ailleurs un gros problème de communication, nul ne parlant Français ou Anglais au sein du chantier, tout passe par Radek, qui a sa propre activité professionnelle, et n'est pas toujours disponible.
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Je ne reçois plus de nouvelles après ma visite du mois d'Avril, jusqu'à apprendre, après beaucoup d'insistance, que le chantier avait stoppé les travaux, et ne pensait pas sortir de bateau avant 2015. Les caisses sont vides, et Klobuk-Yachts ne veut pas prendre d'acomptes pour alimenter le projet. C'est honnête de sa part, mais pas très cohérent...
Déception pour moi, pour Prepa Nautic, qui devait équiper les bateaux commandés en France, et pour les skippers qui attendaient après leur bateau.
Heureusement, quelques irréductibles veulent voir ce bateau naviguer...
dimanche 22 décembre 2013
Projets 2013: Timoun 900
Maxime Denojean partage un chantier avec Craig, à qui je demande conseil pour les peintures quand j'ai besoin d'un avis pertinent.
Craig est peintre, il a travaillé sur les Wally. Max restaure des bateaux en bois classique.
Ils m'ont demandé de réfléchir à un voilier de week-end pour le Bassin d'Arcachon, et d'imaginer une version possible pour naviguer vers Marseille.
Une façon pour eux de proposer une alternative aux répliques de voiliers anciens qu'on voit désormais un peu partout, dans la lignée des BO, ou des Tofinous.
Le brief: moderne, intemporel, une version pur day-boat familial, une version week-end à 2 ou 4 sur la même carène, ayant des qualités marines suffisantes pour pouvoir traverser jusqu'à la Corse ou la Galice.
Capable de se déhaler au moindre souffle, de naviguer tout dessus jusqu'à 18 nds de vent, ayant de bonnes qualités de glisse et un comportement facile.
J'ai fait quelques avant-projets en traitant le sujet comme une sorte de Requin moderne, un voilier fin, léger, avec un fort rapport de lest et une voilure raisonnable.
Les 2 versions de quilles sont rétractables, sabre pour la Méditerranée, pivotante pour le Bassin, où le bateau doit se poser à marrée basse.
Construction en strip-planking et cp pour les premiers exemplaires, puis à redéfinir par la suite.
J'espère que Max et Craig pourront donner suite à ce projet.

Une version au dessin très dépouillé, on donne un minimum de volume intérieur grace au bouge de pont conséquent. Le pont est couvert d'un plaquage de teck sans rainurage.

Une version à l'aspect plus conventionnel.
Craig est peintre, il a travaillé sur les Wally. Max restaure des bateaux en bois classique.
Ils m'ont demandé de réfléchir à un voilier de week-end pour le Bassin d'Arcachon, et d'imaginer une version possible pour naviguer vers Marseille.
Une façon pour eux de proposer une alternative aux répliques de voiliers anciens qu'on voit désormais un peu partout, dans la lignée des BO, ou des Tofinous.
Le brief: moderne, intemporel, une version pur day-boat familial, une version week-end à 2 ou 4 sur la même carène, ayant des qualités marines suffisantes pour pouvoir traverser jusqu'à la Corse ou la Galice.
Capable de se déhaler au moindre souffle, de naviguer tout dessus jusqu'à 18 nds de vent, ayant de bonnes qualités de glisse et un comportement facile.
J'ai fait quelques avant-projets en traitant le sujet comme une sorte de Requin moderne, un voilier fin, léger, avec un fort rapport de lest et une voilure raisonnable.
Les 2 versions de quilles sont rétractables, sabre pour la Méditerranée, pivotante pour le Bassin, où le bateau doit se poser à marrée basse.
Construction en strip-planking et cp pour les premiers exemplaires, puis à redéfinir par la suite.
J'espère que Max et Craig pourront donner suite à ce projet.

Une version au dessin très dépouillé, on donne un minimum de volume intérieur grace au bouge de pont conséquent. Le pont est couvert d'un plaquage de teck sans rainurage.

Une version à l'aspect plus conventionnel.
MINI-FASTNET 2013
Après notre victoire de 2012, il allait être difficile de faire mieux.
Aussi bien, vu les conditions dans lesquelles nous avons pris le départ, c'eut été un véritable hold-up.
Pour résumer, je n'avais pas de nouvelles de Julien et de son projet de Mini-Transat, l'assurance a tardé à donner une réponse sur les frais à engager suite à l'accident de l'automne, le bateau était désarmé et le chantier de remise en état avait pris du retard.
On a trouvé un accord avec Julien pour présenter le 802 au Fastnet.
C'était important pour que Julien garde ses chances d'être au départ de la Mini-Transat s'il trouvait le budget nécessaire.
Bon, il aurait préféré faire la MAP, mais le délai était impossible à tenir, le bateau n'était même pas en peinture au moment du départ de celle-ci!
Mardi, on arrive donc à la bourre par la route;On met le bateau à l'eau, on pose le mat,
Mercredi, on rebranche toute l'électronique, l'électricité, comme il se doit, il y a bien sur des connections merdiques, on perd du temps et des nerfs dans l'affaire.On passe un fil d'aérien en extérieur sur le mat pour remplacer l'originel bouffé par la corrosion ou les souris, va savoir, c'est pas beau tout cet adhésif sur le flanc du mat.
Jeudi, on trouve enfin un assureur qui veut bien prendre le bateau et les futures navigations solitaires de Julien en charge ;
Vendredi, on reçoit le nouveau foc.
Pendantce temps, on a aussi passé les contôles de sécu, instllé un AIS qui fonctionne, tout un tas de bricoles qui font perdre un temps fou.
bon, déjà, être au départ, c'est un genre de miracle.
Préparation à la navigation inexistante, sortie de mise en place pas mieux!
En fait, je n'ai pas mis les pieds sur un bateau depuis le Trophée Mini, pour Julien, c'est un peu mieux, mais pas beaucoup.
On prend un départ moyen, c'est d'abord du louvoyage avec un peu de brise, on y va cool, on vérifie que le gréement soit à peu près en place (on ne parle pas de réglage, là, juste que ça ne risque pas de dégringoler...), on découvre le nouveau foc, un peu différent du précédent dont on connaissait la façon de fonctionner.
On marche bien, on a pas cette giclette de l'année dernière, mais pour une sortie d'entraînement, c'est bien. On revient aux avant-postes.
Le vent mollit, ça adonne, reaching tribord amure, Code 0, on a quelques uns des meilleurs devant, Bébert Delesne nous passe avec aisance. On a le 850 devant
On sent nettement le manque de navigation à bord,
Première nuit en mer. Il fait doux, 10 nds de vent, beaucoup de feux derrière, quelques uns autour, très peu devant.
On retrouve nos marques, le bateau retrouve le sourire, on repasse Bébert, on passe le 850, les 747, on ne voit plus personne devant.
Le jour se lève en approche de Long Ship. Nous sommes vent arrière, sur la même ligne que Gwéno et son 800, qui navigue sur l'autre bord.
C'est sympa, comme réveil matinal.
Mais l'absence de préparation va se faire cruellement sentir. Il nous manque une page des instructions de course, on ne sait pas de quel côté laisser Long ship.
Dans le doute, on loffe en grand pour laisser à bâbord. Erreur. On perd le contact avec le 800, qui va s'envoler inexorablement.
Plutôt que de chasser le lièvre 800, on se retrouve en défense de 753/Mare et de 679/les Poulets.
On alterne les séquences de moins bien et de très bien, mais on s'en tire pas trop mal, on passe le Fastnet seconds, loin derrière le 800, légèrement détachés devant nos 2 compagnons de poursuite. Il semble que Bébert ne soit pas bien loin non plus.
Pas de nouvelles d'Arthur, de Stan, ni de Prysmian. C'est bon quand tu es en course, et que tu as la sensation que tu as fait le trou sur des adversaires redoutables comme ces lascars. YES!!!
Le retour nous trouve en manque de repères, on a l'impression d'avoir du mal, de ne pas être en phase avec les oscillations de vent, de ne pas trouver les bons angles de descente sous spi.
Les Poulets reviennent, on sait par la VHF que Jorg et Bebert sont dans le quartier, c'est pas gagné pour le podium.
Le vent rentre par l'arrière, la nuit tombe, bruine, purée de poids, on est à 15 nds à traverser le rail des cargos. On les voit à l'AIS, mais ils passent tels des fantômes devant nos étraves. Les Poulets sont à côté, Julien barre, je voudrais barrer aussi pour le soulager, mais je suis tellement miro dans ces conditions que je n'ose pas prendre le relais. C'est chaud...
Au final, on se fait faucher la 2ème place dans les derniers milles, un empannage mal placé laisse passer les poulets (on a rien vu, c'était dans la purée de poids), un changement de spi malheureux nous fait doubler par Mare le long des falaises.
C'est con, vexant, les sentiments négatifs s'accumulent pendant la dernière heure de course. On sauve heureusement notre position devant TeamWork.
Avec le recul, on s'est consolé en se disant que si on avait fait second en arrivant au départ comme des touristes, c'était vraiment un scandale.
Il fallait bien que tous les entraînements que nos adversaires ont suivis dans l'année fassent la différence dans les moments importants.
Qu'on ait pu jouer avec eux jusqu'à la fin constitue déjà une vraie performance, pleine de promesse pour la suite de la saison.
Qui se fera avec Julien, et ça , c'est une histoire qui lui appartient.
Aussi bien, vu les conditions dans lesquelles nous avons pris le départ, c'eut été un véritable hold-up.
Pour résumer, je n'avais pas de nouvelles de Julien et de son projet de Mini-Transat, l'assurance a tardé à donner une réponse sur les frais à engager suite à l'accident de l'automne, le bateau était désarmé et le chantier de remise en état avait pris du retard.
On a trouvé un accord avec Julien pour présenter le 802 au Fastnet.
C'était important pour que Julien garde ses chances d'être au départ de la Mini-Transat s'il trouvait le budget nécessaire.
Bon, il aurait préféré faire la MAP, mais le délai était impossible à tenir, le bateau n'était même pas en peinture au moment du départ de celle-ci!
Mardi, on arrive donc à la bourre par la route;On met le bateau à l'eau, on pose le mat,
Mercredi, on rebranche toute l'électronique, l'électricité, comme il se doit, il y a bien sur des connections merdiques, on perd du temps et des nerfs dans l'affaire.On passe un fil d'aérien en extérieur sur le mat pour remplacer l'originel bouffé par la corrosion ou les souris, va savoir, c'est pas beau tout cet adhésif sur le flanc du mat.
Jeudi, on trouve enfin un assureur qui veut bien prendre le bateau et les futures navigations solitaires de Julien en charge ;
Vendredi, on reçoit le nouveau foc.
Pendantce temps, on a aussi passé les contôles de sécu, instllé un AIS qui fonctionne, tout un tas de bricoles qui font perdre un temps fou.
bon, déjà, être au départ, c'est un genre de miracle.
Préparation à la navigation inexistante, sortie de mise en place pas mieux!
En fait, je n'ai pas mis les pieds sur un bateau depuis le Trophée Mini, pour Julien, c'est un peu mieux, mais pas beaucoup.
On prend un départ moyen, c'est d'abord du louvoyage avec un peu de brise, on y va cool, on vérifie que le gréement soit à peu près en place (on ne parle pas de réglage, là, juste que ça ne risque pas de dégringoler...), on découvre le nouveau foc, un peu différent du précédent dont on connaissait la façon de fonctionner.
On marche bien, on a pas cette giclette de l'année dernière, mais pour une sortie d'entraînement, c'est bien. On revient aux avant-postes.
Le vent mollit, ça adonne, reaching tribord amure, Code 0, on a quelques uns des meilleurs devant, Bébert Delesne nous passe avec aisance. On a le 850 devant
On sent nettement le manque de navigation à bord,
Première nuit en mer. Il fait doux, 10 nds de vent, beaucoup de feux derrière, quelques uns autour, très peu devant.
On retrouve nos marques, le bateau retrouve le sourire, on repasse Bébert, on passe le 850, les 747, on ne voit plus personne devant.
Le jour se lève en approche de Long Ship. Nous sommes vent arrière, sur la même ligne que Gwéno et son 800, qui navigue sur l'autre bord.
C'est sympa, comme réveil matinal.
Mais l'absence de préparation va se faire cruellement sentir. Il nous manque une page des instructions de course, on ne sait pas de quel côté laisser Long ship.
Dans le doute, on loffe en grand pour laisser à bâbord. Erreur. On perd le contact avec le 800, qui va s'envoler inexorablement.
Plutôt que de chasser le lièvre 800, on se retrouve en défense de 753/Mare et de 679/les Poulets.
On alterne les séquences de moins bien et de très bien, mais on s'en tire pas trop mal, on passe le Fastnet seconds, loin derrière le 800, légèrement détachés devant nos 2 compagnons de poursuite. Il semble que Bébert ne soit pas bien loin non plus.
Pas de nouvelles d'Arthur, de Stan, ni de Prysmian. C'est bon quand tu es en course, et que tu as la sensation que tu as fait le trou sur des adversaires redoutables comme ces lascars. YES!!!
Le retour nous trouve en manque de repères, on a l'impression d'avoir du mal, de ne pas être en phase avec les oscillations de vent, de ne pas trouver les bons angles de descente sous spi.
Les Poulets reviennent, on sait par la VHF que Jorg et Bebert sont dans le quartier, c'est pas gagné pour le podium.
Le vent rentre par l'arrière, la nuit tombe, bruine, purée de poids, on est à 15 nds à traverser le rail des cargos. On les voit à l'AIS, mais ils passent tels des fantômes devant nos étraves. Les Poulets sont à côté, Julien barre, je voudrais barrer aussi pour le soulager, mais je suis tellement miro dans ces conditions que je n'ose pas prendre le relais. C'est chaud...
Au final, on se fait faucher la 2ème place dans les derniers milles, un empannage mal placé laisse passer les poulets (on a rien vu, c'était dans la purée de poids), un changement de spi malheureux nous fait doubler par Mare le long des falaises.
C'est con, vexant, les sentiments négatifs s'accumulent pendant la dernière heure de course. On sauve heureusement notre position devant TeamWork.
Avec le recul, on s'est consolé en se disant que si on avait fait second en arrivant au départ comme des touristes, c'était vraiment un scandale.
Il fallait bien que tous les entraînements que nos adversaires ont suivis dans l'année fassent la différence dans les moments importants.
Qu'on ait pu jouer avec eux jusqu'à la fin constitue déjà une vraie performance, pleine de promesse pour la suite de la saison.
Qui se fera avec Julien, et ça , c'est une histoire qui lui appartient.
mardi 17 décembre 2013
Atelier 2013 - Bakea
CHANTIER 4: BAKEA
Suivant le demande de Martin, Bakea en entré dans mon petit atelier.
Jean-Baptiste Daramy en avait commencé la construction avec l'assistance d'un ami de Martin, mais ses obligations professionnelles ne lui permettaient plus de consacrer le temps nécessaire à la maîtrise d'oeuvre de ce projet.
Après quelques épisodes de construction difficiles, où l'absence de Jean-Baptiste s'est fait cruellement sentir, Martin a jugé préférable de me confier son bébé.
Mon atelier est disponible, je peux y consacrer du temps entre les phases de conception de l'OFCET 650, j'ai un besoin viscéral de toucher la matière et ça me plait de revenir au matériaux fondamental de la construction navale: le bois!

Chez Jean-Baptiste, avant retournement.
Jean-Baptiste a mis la coque dans le bon sens, on l'a posé sur un plateau, et emmené à L'air du large.
Comme mon atelier est calibré pour un 650, il a fallut pousser un peu le mobilier, mais le bateau sera bien au chaud.
Au programme: correction des quelques défauts d'assemblages, puis suite de la construction globale.
Jean-Baptiste s'occupera des pièces purement composites, comme le safran et le mat en carbone.

C'est pour moi un vrai retour au sources, j'avais commencé il y a bien longtemps ma carrière de concepteur/constructeur avec 3 bateaux en bois moulé.
Sans compter le Half-Tonner Saint-frères construit chez Daniel Tortarollo, puis le prao de 20M Fumée Noire sur lesquels j'ai oeuvré comme arpette.
Je persiste d'ailleurs à penser que le bois est le matériaux le plus rationnel pour construire un bateau de croisière à l'unité léger, rapide et économique.
On a en effet l'avantage de ne pas avoir à masquer la misère en reconstruisant un bateau à l'intérieur de la coque.
Pas de vaigrages, finitions rapides, une matière naturellement esthétique, choix entre la laque ou le vernis selon le style recherché.
On peut aussi faire très beau et plus léger en composite, mais pas économique.
Suivant le demande de Martin, Bakea en entré dans mon petit atelier.
Jean-Baptiste Daramy en avait commencé la construction avec l'assistance d'un ami de Martin, mais ses obligations professionnelles ne lui permettaient plus de consacrer le temps nécessaire à la maîtrise d'oeuvre de ce projet.
Après quelques épisodes de construction difficiles, où l'absence de Jean-Baptiste s'est fait cruellement sentir, Martin a jugé préférable de me confier son bébé.
Mon atelier est disponible, je peux y consacrer du temps entre les phases de conception de l'OFCET 650, j'ai un besoin viscéral de toucher la matière et ça me plait de revenir au matériaux fondamental de la construction navale: le bois!

Chez Jean-Baptiste, avant retournement.
Jean-Baptiste a mis la coque dans le bon sens, on l'a posé sur un plateau, et emmené à L'air du large.
Comme mon atelier est calibré pour un 650, il a fallut pousser un peu le mobilier, mais le bateau sera bien au chaud.
Au programme: correction des quelques défauts d'assemblages, puis suite de la construction globale.
Jean-Baptiste s'occupera des pièces purement composites, comme le safran et le mat en carbone.

C'est pour moi un vrai retour au sources, j'avais commencé il y a bien longtemps ma carrière de concepteur/constructeur avec 3 bateaux en bois moulé.
Sans compter le Half-Tonner Saint-frères construit chez Daniel Tortarollo, puis le prao de 20M Fumée Noire sur lesquels j'ai oeuvré comme arpette.
Je persiste d'ailleurs à penser que le bois est le matériaux le plus rationnel pour construire un bateau de croisière à l'unité léger, rapide et économique.
On a en effet l'avantage de ne pas avoir à masquer la misère en reconstruisant un bateau à l'intérieur de la coque.
Pas de vaigrages, finitions rapides, une matière naturellement esthétique, choix entre la laque ou le vernis selon le style recherché.
On peut aussi faire très beau et plus léger en composite, mais pas économique.

Atelier 2013 - 802 Chasseur de primes
CHANTIER 3, Chasseur de primes.
Après notre victoire au Trophée Mini, j'avais laissé Chasseur de primes à Julien Pulvé pour qu'il puisse s'entrainer en vue de la saison 2013 et la Mini-Transat qu'il veut courir à son bord.
Pas de chance, lors d'une sortie dans la brise, choc dans la quille, perte de contrôle du bateau. Comme la quille n'était pas verrouillée sous le vent, celle-ci est partie brutalement détruire le côté tribord du puît de quille et tout un tas de composite dans le quartier.
Il faut préciser que je n'ai jamais mis d'estropes de sécurité pour limiter le débattement de quille, le puît servait de butée mécanique. Et je n'en avais jamais senti le besoin avec ma façon de gérer et de sécuriser les drosses. Quand on voit comment je laisse tomber la quille sous le vent au virement de bord, on aurait d'ailleurs pu penser ce genre d'avarie tout à fait improbable. C'était vraiment pas de chance.
Expertise, devis, assurance, ça traîne.
L'atelier est occupé par le 753, puis le 551, Julien n'a pas d'argent pour louer le bateau pour la saison.
Finalement, pour qu'il puisse avoir une chance de disputer la Transat, on trouve un arrangement pour qu'on fasse la Fastnet ensemble et qu'il fasse ensuite le nécessaire pour se qualifier.
Il m'a fallut reconstruire une bonne partie de la zone de puît de quille, refaire et renforcer l'assemblage bulbe/quille.
Dans le cas d'un accident comme celui-ci, ce n'est pas le temps de reconstruction qui est le plus pénible, mais celui passé à découper, meuler, scarfer pour que le résultat final soit propre et aussi performant que l'original.

On a aussi, avec l'aide Julien, pelé le pont et le bordé supérieur jusqu'au carbone, pour refaire un enduit général plus fin et de meilleure qualité.
Bilan de ces semaines de boulot: un bateau plus raide, moins lourd, une peinture de pont qui tient en place, et un sacré retard sur le planning.

On emmène par la route le bateau en dernière limite à Douarnenez pour le Fastnet, on met à l'eau 3 jours avant le départ, on pose le mat avec un réglage sommaire, on rebranche l'électronique avec un fil scotché sur le mat parce que l'original se révèle défectueux, et on se rend comme ça sur la ligne de départ...
Après notre victoire au Trophée Mini, j'avais laissé Chasseur de primes à Julien Pulvé pour qu'il puisse s'entrainer en vue de la saison 2013 et la Mini-Transat qu'il veut courir à son bord.
Pas de chance, lors d'une sortie dans la brise, choc dans la quille, perte de contrôle du bateau. Comme la quille n'était pas verrouillée sous le vent, celle-ci est partie brutalement détruire le côté tribord du puît de quille et tout un tas de composite dans le quartier.
Il faut préciser que je n'ai jamais mis d'estropes de sécurité pour limiter le débattement de quille, le puît servait de butée mécanique. Et je n'en avais jamais senti le besoin avec ma façon de gérer et de sécuriser les drosses. Quand on voit comment je laisse tomber la quille sous le vent au virement de bord, on aurait d'ailleurs pu penser ce genre d'avarie tout à fait improbable. C'était vraiment pas de chance.
Expertise, devis, assurance, ça traîne.
L'atelier est occupé par le 753, puis le 551, Julien n'a pas d'argent pour louer le bateau pour la saison.
Finalement, pour qu'il puisse avoir une chance de disputer la Transat, on trouve un arrangement pour qu'on fasse la Fastnet ensemble et qu'il fasse ensuite le nécessaire pour se qualifier.
Il m'a fallut reconstruire une bonne partie de la zone de puît de quille, refaire et renforcer l'assemblage bulbe/quille.
Dans le cas d'un accident comme celui-ci, ce n'est pas le temps de reconstruction qui est le plus pénible, mais celui passé à découper, meuler, scarfer pour que le résultat final soit propre et aussi performant que l'original.

On a aussi, avec l'aide Julien, pelé le pont et le bordé supérieur jusqu'au carbone, pour refaire un enduit général plus fin et de meilleure qualité.
Bilan de ces semaines de boulot: un bateau plus raide, moins lourd, une peinture de pont qui tient en place, et un sacré retard sur le planning.

On emmène par la route le bateau en dernière limite à Douarnenez pour le Fastnet, on met à l'eau 3 jours avant le départ, on pose le mat avec un réglage sommaire, on rebranche l'électronique avec un fil scotché sur le mat parce que l'original se révèle défectueux, et on se rend comme ça sur la ligne de départ...
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