On lui a fait la peau

On a stratifié la peau extérieure. C'est beau, tout ce noir, c'est mon premier Mini en carbone.



Pour ça, j'ai reçu l'aide de Martin (beaucoup) et de Jonas (un peu).



Dure journée de labeur, finie par la mise sous vide.

Au boulot!

Le dessin est à l'origine une demande de Jorg Riechers pour la Mini 2007.

Le projet est tombé à l'eau au Salon Nautique pour une place trop lointaine sur la liste d'attente.

Je dessinais à la même époque un Class 40 pour moi. Quand j'ai commencé à chiffrer la construction du Class 40, j'ai eu très peur de ne pouvoir réunir les éléments nécessaires pour réaliser sereinement un engin de cette taille.

En gros, il faut beaucoup de place, dans l'Essone, ça coute très cher, il faut du personnel,ça coute très cher. Quand au gréement, c'est tellement cher que je pourrais me construire un nouveau Mini avec ce seul budget...
En voilà, une idée qu'elle est bonne, reconstruire un Mini, ça c'est facile! L'atelier est à la maison, j'y bosse quand je veux, et j'ai ce plan sur lequel j'ai passé beaucoup de temps... et puis je referais bien une course vers les Açores, et mon fils trouve que ce sont des bateaux bien rigolos, et moi aussi.

Il y a aussi que la classe Mini reste probablement le seul espace où un type seul comme moi peut gamberger un bateau, en tracer le plan le soir au coin du feu, mettre tout ça soigneusement en forme dans son garage, ou sa grange , et se présenter au départ avec de raisonnables chances de succès, et ça, ça n'a pas de prix.

Ceci décidé, il n'y avait plus qu'à se mettre au boulot. J'ai un peu retravaillé la carène, et c'est parti pour une commande de découpe numérique.

J'ai monté le manequin et commencé le moussage fin Aout, l'après-midi après le travail que j'effectuais alors Laboratoire de l'accélérateur Linéaire.

Puis Cécile, une étudiante de l'école de Southampton qui habite le village voisin, m'a aidé à finir le moussage.

JASON

Jason m'a été commandé par Jean-Marie VIDAL, l'homme qui m'a formé à la navigation il y a une trentaine d'année.




Il y avait 4 mois pour construire un nouveau dessin, sachant que Jean-Marie voulait se qualifier pour Les Sables-Les Açores- Les Sables.

Pour réussir ce pari, j'ai émigré à Ballaruc, loué un espace dans un chantier et engagé Hervé Devic.
Ce bateau est une évolution d'Inkzone, pour laquelle on a cherché a gommer les défauts
(petit temps en général) tout en en gardant les capacités étonnantes au près quille pendulée.

Le concept "trainée réduite" semble bien fonctionner, puisque je n'ai jamais senti Inkzone dépassé au reaching, allure à laquelle il aurait du se faire déposer par les "puissance maximum".

On a donc poursuivi dans cette voie, en optimisant tous les éléments qui font un bateau: carène, appendices et gréement. Le budget devant rester raisonnable, on a conservé le sandwich mousse/verre avec des renforts en carbone.
Pari réussi: après 4 mois de chantier, Jason prenait le départ des Triangles du Soleil 2006.
Les Vidal renonçaient après 30 H de course en tête pour vérifier le fluage du gréement en PBO.
Depuis,Jean-Marie et Jason ont gagné toutes les épreuves qu'ils ont disputées en Méditerranée.

Pour la course entre Les Sables et les Açores, Jean-Marie fut handicapé par un abordage au départ, des soucis de pilote et des ruptures de drisses récurrentes.
J'ai repris la quille au retour de cette course pour améliorer son comportement à la torsion,
un peu caoutchouteux à haute vitesse.

En 2007, Jean-Marie a vendu le bateau à Sascha Schmid, avec qui j'ai couru la Mini-Max.
Caramba, Jason a encore gagné en Méditerranée!




Le bateau glissait tout seul au moindre souffle, nous étions toujours les premiers à démarrer dans la pétole. Au départ de la 2ème étape, avec un peu d'air et pas mal de mer, on a fini par trouvé un excellent compromis cap-vitesse. Gros progrès par rapport à Inkzone.

Il semble toutefois que le concept "trainée réduite" demande plus de travail d'ajustement quand aux surfaces de voiles. Cela devient vite fatiguant, et je ne suis pas sur que ce soit très productif.

Il me faudra réfléchir à un autre type de compromis...

Un peu d'histoire, suite...

Après la vente du 200, je me suis reconverti dans la restauration de notre maison au bout du bout de l'Essone, dans le Sud de Paris.
J'ai fini par y monter mon Atelier au fond du jardin.

J'y ai d'abord construit Circéos pour O. Hoang, qui voulait joindre Libonne à Panama à la force de ses mollets.
Des problêmes de dessalinisateur , de transmission ainsi qu'une météo défavorable l'on pousser à renoncer au sud du Maroc.



INKZONE:

J'ai ensuite construit le 434, Inkzone, conçu dès le départ autour d'une quille pendulaire.
La philosophie générale de la carène étant de réduire la trainée avant de chercher la puissance.




L'objectif était de réaliser un bateau économique,simple, rapide au près tout en pouvant se passer de ballasts. Il a été construit en verre sur lisses de mousse, avec quelques renforts en carbone. Pas de cloisons, pas de winche de drisse, tout pour gagner du poids de façon économique. Et un gréement basique à 1 étage de barres de flêche Stabmast.
J'ai tout de même conservé le rail de hale-bas semi-circulaire qui fonctionnait si bien sur le 200. Ayant commencé cette construction pour moi quand j'avais du temps libre, j'ai finalement vendu la coque à Alex Almeida qui m'a demandé d'achever le bateau pour lui et de l'aider dans ses premiers pas à bord..



La première course fut l'Open Demi-Clé 2004 que nous avons finit à la 7ème place, après une rupture de bout-dehors dans la première étape.
C'était encourageant pour un début.
Inkzone a tout de suite marché très fort au louvoyage, surtout avec des vents supérieurs
à 10 nds.
La mise au point a été plus longue pour rendre le bateau sain et performant au portant.
Alex m'a laissé le bateau une saison pour parfaire cette mise au point.
Finalement, j'ai pu gagner le record de la Solo-Chrono 2004, puis faire 3ème à la Mini-Pavois 2005.



Sympa!

Un peu d'histoire...

Mon histoire avec les Mini a commencé un matin de Juin 89 sur le quai de Douarnenez.

Je découvrais Mistral Gagnant, sur lequel Hervé Devic m'avais demandé de courir avec lui le Mini-Fasnet.

J'avais déjà conçu un half tonner construit avec pas grand chose, mais le Mini me titillait depuis quelques temps, au point d'avoir jeté quelques croquis sur le papier. Et je voyais là le bateau que j'aurais aimé dessiné. Pour la petite histoire, nous avons gagné devant Thom Pouss, et jedécouvrais la vitesse facile.

L'année suivante, j'avais commencé à tracer sérieusement mon propre bateau quand j'ai loué La Potagère, le N°1 construit par Yves Dupasquier, pour courir Vannes-Les Açores-Vannes en solo.

C'était une autre aventure, un bateau signé Berret très différent.

Je me suis retrouvé sans électricité dans la 1ère étape, je me suis un peu trompé d'île aux Açores(ben oui, il n'y avait pas de GPS!), j'ai gagné l'étape retour, appris plein de choses sur les bateaux et moi.

Quand je suis rentré, je me suis remis à la planche à dessin avec tout ça.

Finalement, il en est sorti 2 bateaux, 2 petits Minis en bois verni:le 109, Zac pour Erik Gautier, et le 200, Jonas, pour moi.

Zac a fini la Mini 93 avec Erik, puis il est devenu Sablières Palvadeau aux mains expertes de PYM qui l'a emmené à la 2ème place de la Mini 99 après l'avoir copieusement amélioré.

J'ai fait Vannes-Les Açores-Vannes 94 avec Jonas. Après avoir gagné la 1ère étape, j'ai eu moins de réussite au retour, un choc avec un requin-pélerin ayant arraché le safran tribord.