Après notre victoire de 2012, il allait être difficile de faire mieux.
Aussi bien, vu les conditions dans lesquelles nous avons pris le départ, c'eut été un véritable hold-up.
Pour résumer, je n'avais pas de nouvelles de Julien et de son projet de Mini-Transat, l'assurance a tardé à donner une réponse sur les frais à engager suite à l'accident de l'automne, le bateau était désarmé et le chantier de remise en état avait pris du retard.
On a trouvé un accord avec Julien pour présenter le 802 au Fastnet.
C'était important pour que Julien garde ses chances d'être au départ de la Mini-Transat s'il trouvait le budget nécessaire.
Bon, il aurait préféré faire la MAP, mais le délai était impossible à tenir, le bateau n'était même pas en peinture au moment du départ de celle-ci!
Mardi, on arrive donc à la bourre par la route;On met le bateau à l'eau, on pose le mat,
Mercredi, on rebranche toute l'électronique, l'électricité, comme il se doit, il y a bien sur des connections merdiques, on perd du temps et des nerfs dans l'affaire.On passe un fil d'aérien en extérieur sur le mat pour remplacer l'originel bouffé par la corrosion ou les souris, va savoir, c'est pas beau tout cet adhésif sur le flanc du mat.
Jeudi, on trouve enfin un assureur qui veut bien prendre le bateau et les futures navigations solitaires de Julien en charge ;
Vendredi, on reçoit le nouveau foc.
Pendantce temps, on a aussi passé les contôles de sécu, instllé un AIS qui fonctionne, tout un tas de bricoles qui font perdre un temps fou.
bon, déjà, être au départ, c'est un genre de miracle.
Préparation à la navigation inexistante, sortie de mise en place pas mieux!
En fait, je n'ai pas mis les pieds sur un bateau depuis le Trophée Mini, pour Julien, c'est un peu mieux, mais pas beaucoup.
On prend un départ moyen, c'est d'abord du louvoyage avec un peu de brise, on y va cool, on vérifie que le gréement soit à peu près en place (on ne parle pas de réglage, là, juste que ça ne risque pas de dégringoler...), on découvre le nouveau foc, un peu différent du précédent dont on connaissait la façon de fonctionner.
On marche bien, on a pas cette giclette de l'année dernière, mais pour une sortie d'entraînement, c'est bien. On revient aux avant-postes.
Le vent mollit, ça adonne, reaching tribord amure, Code 0, on a quelques uns des meilleurs devant, Bébert Delesne nous passe avec aisance. On a le 850 devant
On sent nettement le manque de navigation à bord,
Première nuit en mer. Il fait doux, 10 nds de vent, beaucoup de feux derrière, quelques uns autour, très peu devant.
On retrouve nos marques, le bateau retrouve le sourire, on repasse Bébert, on passe le 850, les 747, on ne voit plus personne devant.
Le jour se lève en approche de Long Ship. Nous sommes vent arrière, sur la même ligne que Gwéno et son 800, qui navigue sur l'autre bord.
C'est sympa, comme réveil matinal.
Mais l'absence de préparation va se faire cruellement sentir. Il nous manque une page des instructions de course, on ne sait pas de quel côté laisser Long ship.
Dans le doute, on loffe en grand pour laisser à bâbord. Erreur. On perd le contact avec le 800, qui va s'envoler inexorablement.
Plutôt que de chasser le lièvre 800, on se retrouve en défense de 753/Mare et de 679/les Poulets.
On alterne les séquences de moins bien et de très bien, mais on s'en tire pas trop mal, on passe le Fastnet seconds, loin derrière le 800, légèrement détachés devant nos 2 compagnons de poursuite. Il semble que Bébert ne soit pas bien loin non plus.
Pas de nouvelles d'Arthur, de Stan, ni de Prysmian. C'est bon quand tu es en course, et que tu as la sensation que tu as fait le trou sur des adversaires redoutables comme ces lascars. YES!!!
Le retour nous trouve en manque de repères, on a l'impression d'avoir du mal, de ne pas être en phase avec les oscillations de vent, de ne pas trouver les bons angles de descente sous spi.
Les Poulets reviennent, on sait par la VHF que Jorg et Bebert sont dans le quartier, c'est pas gagné pour le podium.
Le vent rentre par l'arrière, la nuit tombe, bruine, purée de poids, on est à 15 nds à traverser le rail des cargos. On les voit à l'AIS, mais ils passent tels des fantômes devant nos étraves. Les Poulets sont à côté, Julien barre, je voudrais barrer aussi pour le soulager, mais je suis tellement miro dans ces conditions que je n'ose pas prendre le relais. C'est chaud...
Au final, on se fait faucher la 2ème place dans les derniers milles, un empannage mal placé laisse passer les poulets (on a rien vu, c'était dans la purée de poids), un changement de spi malheureux nous fait doubler par Mare le long des falaises.
C'est con, vexant, les sentiments négatifs s'accumulent pendant la dernière heure de course. On sauve heureusement notre position devant TeamWork.
Avec le recul, on s'est consolé en se disant que si on avait fait second en arrivant au départ comme des touristes, c'était vraiment un scandale.
Il fallait bien que tous les entraînements que nos adversaires ont suivis dans l'année fassent la différence dans les moments importants.
Qu'on ait pu jouer avec eux jusqu'à la fin constitue déjà une vraie performance, pleine de promesse pour la suite de la saison.
Qui se fera avec Julien, et ça , c'est une histoire qui lui appartient.
dimanche 22 décembre 2013
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