Maxime Denojean partage un chantier avec Craig, à qui je demande conseil pour les peintures quand j'ai besoin d'un avis pertinent.
Craig est peintre, il a travaillé sur les Wally. Max restaure des bateaux en bois classique.
Ils m'ont demandé de réfléchir à un voilier de week-end pour le Bassin d'Arcachon, et d'imaginer une version possible pour naviguer vers Marseille.
Une façon pour eux de proposer une alternative aux répliques de voiliers anciens qu'on voit désormais un peu partout, dans la lignée des BO, ou des Tofinous.
Le brief: moderne, intemporel, une version pur day-boat familial, une version week-end à 2 ou 4 sur la même carène, ayant des qualités marines suffisantes pour pouvoir traverser jusqu'à la Corse ou la Galice.
Capable de se déhaler au moindre souffle, de naviguer tout dessus jusqu'à 18 nds de vent, ayant de bonnes qualités de glisse et un comportement facile.
J'ai fait quelques avant-projets en traitant le sujet comme une sorte de Requin moderne, un voilier fin, léger, avec un fort rapport de lest et une voilure raisonnable.
Les 2 versions de quilles sont rétractables, sabre pour la Méditerranée, pivotante pour le Bassin, où le bateau doit se poser à marrée basse.
Construction en strip-planking et cp pour les premiers exemplaires, puis à redéfinir par la suite.
J'espère que Max et Craig pourront donner suite à ce projet.
Une version au dessin très dépouillé, on donne un minimum de volume intérieur grace au bouge de pont conséquent. Le pont est couvert d'un plaquage de teck sans rainurage.
Une version à l'aspect plus conventionnel.
dimanche 22 décembre 2013
MINI-FASTNET 2013
Après notre victoire de 2012, il allait être difficile de faire mieux.
Aussi bien, vu les conditions dans lesquelles nous avons pris le départ, c'eut été un véritable hold-up.
Pour résumer, je n'avais pas de nouvelles de Julien et de son projet de Mini-Transat, l'assurance a tardé à donner une réponse sur les frais à engager suite à l'accident de l'automne, le bateau était désarmé et le chantier de remise en état avait pris du retard.
On a trouvé un accord avec Julien pour présenter le 802 au Fastnet.
C'était important pour que Julien garde ses chances d'être au départ de la Mini-Transat s'il trouvait le budget nécessaire.
Bon, il aurait préféré faire la MAP, mais le délai était impossible à tenir, le bateau n'était même pas en peinture au moment du départ de celle-ci!
Mardi, on arrive donc à la bourre par la route;On met le bateau à l'eau, on pose le mat,
Mercredi, on rebranche toute l'électronique, l'électricité, comme il se doit, il y a bien sur des connections merdiques, on perd du temps et des nerfs dans l'affaire.On passe un fil d'aérien en extérieur sur le mat pour remplacer l'originel bouffé par la corrosion ou les souris, va savoir, c'est pas beau tout cet adhésif sur le flanc du mat.
Jeudi, on trouve enfin un assureur qui veut bien prendre le bateau et les futures navigations solitaires de Julien en charge ;
Vendredi, on reçoit le nouveau foc.
Pendantce temps, on a aussi passé les contôles de sécu, instllé un AIS qui fonctionne, tout un tas de bricoles qui font perdre un temps fou.
bon, déjà, être au départ, c'est un genre de miracle.
Préparation à la navigation inexistante, sortie de mise en place pas mieux!
En fait, je n'ai pas mis les pieds sur un bateau depuis le Trophée Mini, pour Julien, c'est un peu mieux, mais pas beaucoup.
On prend un départ moyen, c'est d'abord du louvoyage avec un peu de brise, on y va cool, on vérifie que le gréement soit à peu près en place (on ne parle pas de réglage, là, juste que ça ne risque pas de dégringoler...), on découvre le nouveau foc, un peu différent du précédent dont on connaissait la façon de fonctionner.
On marche bien, on a pas cette giclette de l'année dernière, mais pour une sortie d'entraînement, c'est bien. On revient aux avant-postes.
Le vent mollit, ça adonne, reaching tribord amure, Code 0, on a quelques uns des meilleurs devant, Bébert Delesne nous passe avec aisance. On a le 850 devant
On sent nettement le manque de navigation à bord,
Première nuit en mer. Il fait doux, 10 nds de vent, beaucoup de feux derrière, quelques uns autour, très peu devant.
On retrouve nos marques, le bateau retrouve le sourire, on repasse Bébert, on passe le 850, les 747, on ne voit plus personne devant.
Le jour se lève en approche de Long Ship. Nous sommes vent arrière, sur la même ligne que Gwéno et son 800, qui navigue sur l'autre bord.
C'est sympa, comme réveil matinal.
Mais l'absence de préparation va se faire cruellement sentir. Il nous manque une page des instructions de course, on ne sait pas de quel côté laisser Long ship.
Dans le doute, on loffe en grand pour laisser à bâbord. Erreur. On perd le contact avec le 800, qui va s'envoler inexorablement.
Plutôt que de chasser le lièvre 800, on se retrouve en défense de 753/Mare et de 679/les Poulets.
On alterne les séquences de moins bien et de très bien, mais on s'en tire pas trop mal, on passe le Fastnet seconds, loin derrière le 800, légèrement détachés devant nos 2 compagnons de poursuite. Il semble que Bébert ne soit pas bien loin non plus.
Pas de nouvelles d'Arthur, de Stan, ni de Prysmian. C'est bon quand tu es en course, et que tu as la sensation que tu as fait le trou sur des adversaires redoutables comme ces lascars. YES!!!
Le retour nous trouve en manque de repères, on a l'impression d'avoir du mal, de ne pas être en phase avec les oscillations de vent, de ne pas trouver les bons angles de descente sous spi.
Les Poulets reviennent, on sait par la VHF que Jorg et Bebert sont dans le quartier, c'est pas gagné pour le podium.
Le vent rentre par l'arrière, la nuit tombe, bruine, purée de poids, on est à 15 nds à traverser le rail des cargos. On les voit à l'AIS, mais ils passent tels des fantômes devant nos étraves. Les Poulets sont à côté, Julien barre, je voudrais barrer aussi pour le soulager, mais je suis tellement miro dans ces conditions que je n'ose pas prendre le relais. C'est chaud...
Au final, on se fait faucher la 2ème place dans les derniers milles, un empannage mal placé laisse passer les poulets (on a rien vu, c'était dans la purée de poids), un changement de spi malheureux nous fait doubler par Mare le long des falaises.
C'est con, vexant, les sentiments négatifs s'accumulent pendant la dernière heure de course. On sauve heureusement notre position devant TeamWork.
Avec le recul, on s'est consolé en se disant que si on avait fait second en arrivant au départ comme des touristes, c'était vraiment un scandale.
Il fallait bien que tous les entraînements que nos adversaires ont suivis dans l'année fassent la différence dans les moments importants.
Qu'on ait pu jouer avec eux jusqu'à la fin constitue déjà une vraie performance, pleine de promesse pour la suite de la saison.
Qui se fera avec Julien, et ça , c'est une histoire qui lui appartient.
Aussi bien, vu les conditions dans lesquelles nous avons pris le départ, c'eut été un véritable hold-up.
Pour résumer, je n'avais pas de nouvelles de Julien et de son projet de Mini-Transat, l'assurance a tardé à donner une réponse sur les frais à engager suite à l'accident de l'automne, le bateau était désarmé et le chantier de remise en état avait pris du retard.
On a trouvé un accord avec Julien pour présenter le 802 au Fastnet.
C'était important pour que Julien garde ses chances d'être au départ de la Mini-Transat s'il trouvait le budget nécessaire.
Bon, il aurait préféré faire la MAP, mais le délai était impossible à tenir, le bateau n'était même pas en peinture au moment du départ de celle-ci!
Mardi, on arrive donc à la bourre par la route;On met le bateau à l'eau, on pose le mat,
Mercredi, on rebranche toute l'électronique, l'électricité, comme il se doit, il y a bien sur des connections merdiques, on perd du temps et des nerfs dans l'affaire.On passe un fil d'aérien en extérieur sur le mat pour remplacer l'originel bouffé par la corrosion ou les souris, va savoir, c'est pas beau tout cet adhésif sur le flanc du mat.
Jeudi, on trouve enfin un assureur qui veut bien prendre le bateau et les futures navigations solitaires de Julien en charge ;
Vendredi, on reçoit le nouveau foc.
Pendantce temps, on a aussi passé les contôles de sécu, instllé un AIS qui fonctionne, tout un tas de bricoles qui font perdre un temps fou.
bon, déjà, être au départ, c'est un genre de miracle.
Préparation à la navigation inexistante, sortie de mise en place pas mieux!
En fait, je n'ai pas mis les pieds sur un bateau depuis le Trophée Mini, pour Julien, c'est un peu mieux, mais pas beaucoup.
On prend un départ moyen, c'est d'abord du louvoyage avec un peu de brise, on y va cool, on vérifie que le gréement soit à peu près en place (on ne parle pas de réglage, là, juste que ça ne risque pas de dégringoler...), on découvre le nouveau foc, un peu différent du précédent dont on connaissait la façon de fonctionner.
On marche bien, on a pas cette giclette de l'année dernière, mais pour une sortie d'entraînement, c'est bien. On revient aux avant-postes.
Le vent mollit, ça adonne, reaching tribord amure, Code 0, on a quelques uns des meilleurs devant, Bébert Delesne nous passe avec aisance. On a le 850 devant
On sent nettement le manque de navigation à bord,
Première nuit en mer. Il fait doux, 10 nds de vent, beaucoup de feux derrière, quelques uns autour, très peu devant.
On retrouve nos marques, le bateau retrouve le sourire, on repasse Bébert, on passe le 850, les 747, on ne voit plus personne devant.
Le jour se lève en approche de Long Ship. Nous sommes vent arrière, sur la même ligne que Gwéno et son 800, qui navigue sur l'autre bord.
C'est sympa, comme réveil matinal.
Mais l'absence de préparation va se faire cruellement sentir. Il nous manque une page des instructions de course, on ne sait pas de quel côté laisser Long ship.
Dans le doute, on loffe en grand pour laisser à bâbord. Erreur. On perd le contact avec le 800, qui va s'envoler inexorablement.
Plutôt que de chasser le lièvre 800, on se retrouve en défense de 753/Mare et de 679/les Poulets.
On alterne les séquences de moins bien et de très bien, mais on s'en tire pas trop mal, on passe le Fastnet seconds, loin derrière le 800, légèrement détachés devant nos 2 compagnons de poursuite. Il semble que Bébert ne soit pas bien loin non plus.
Pas de nouvelles d'Arthur, de Stan, ni de Prysmian. C'est bon quand tu es en course, et que tu as la sensation que tu as fait le trou sur des adversaires redoutables comme ces lascars. YES!!!
Le retour nous trouve en manque de repères, on a l'impression d'avoir du mal, de ne pas être en phase avec les oscillations de vent, de ne pas trouver les bons angles de descente sous spi.
Les Poulets reviennent, on sait par la VHF que Jorg et Bebert sont dans le quartier, c'est pas gagné pour le podium.
Le vent rentre par l'arrière, la nuit tombe, bruine, purée de poids, on est à 15 nds à traverser le rail des cargos. On les voit à l'AIS, mais ils passent tels des fantômes devant nos étraves. Les Poulets sont à côté, Julien barre, je voudrais barrer aussi pour le soulager, mais je suis tellement miro dans ces conditions que je n'ose pas prendre le relais. C'est chaud...
Au final, on se fait faucher la 2ème place dans les derniers milles, un empannage mal placé laisse passer les poulets (on a rien vu, c'était dans la purée de poids), un changement de spi malheureux nous fait doubler par Mare le long des falaises.
C'est con, vexant, les sentiments négatifs s'accumulent pendant la dernière heure de course. On sauve heureusement notre position devant TeamWork.
Avec le recul, on s'est consolé en se disant que si on avait fait second en arrivant au départ comme des touristes, c'était vraiment un scandale.
Il fallait bien que tous les entraînements que nos adversaires ont suivis dans l'année fassent la différence dans les moments importants.
Qu'on ait pu jouer avec eux jusqu'à la fin constitue déjà une vraie performance, pleine de promesse pour la suite de la saison.
Qui se fera avec Julien, et ça , c'est une histoire qui lui appartient.
mardi 17 décembre 2013
Atelier 2013 - Bakea
CHANTIER 4: BAKEA
Suivant le demande de Martin, Bakea en entré dans mon petit atelier.
Jean-Baptiste Daramy en avait commencé la construction avec l'assistance d'un ami de Martin, mais ses obligations professionnelles ne lui permettaient plus de consacrer le temps nécessaire à la maîtrise d'oeuvre de ce projet.
Après quelques épisodes de construction difficiles, où l'absence de Jean-Baptiste s'est fait cruellement sentir, Martin a jugé préférable de me confier son bébé.
Mon atelier est disponible, je peux y consacrer du temps entre les phases de conception de l'OFCET 650, j'ai un besoin viscéral de toucher la matière et ça me plait de revenir au matériaux fondamental de la construction navale: le bois!
Chez Jean-Baptiste, avant retournement.
Jean-Baptiste a mis la coque dans le bon sens, on l'a posé sur un plateau, et emmené à L'air du large.
Comme mon atelier est calibré pour un 650, il a fallut pousser un peu le mobilier, mais le bateau sera bien au chaud.
Au programme: correction des quelques défauts d'assemblages, puis suite de la construction globale.
Jean-Baptiste s'occupera des pièces purement composites, comme le safran et le mat en carbone.
C'est pour moi un vrai retour au sources, j'avais commencé il y a bien longtemps ma carrière de concepteur/constructeur avec 3 bateaux en bois moulé.
Sans compter le Half-Tonner Saint-frères construit chez Daniel Tortarollo, puis le prao de 20M Fumée Noire sur lesquels j'ai oeuvré comme arpette.
Je persiste d'ailleurs à penser que le bois est le matériaux le plus rationnel pour construire un bateau de croisière à l'unité léger, rapide et économique.
On a en effet l'avantage de ne pas avoir à masquer la misère en reconstruisant un bateau à l'intérieur de la coque.
Pas de vaigrages, finitions rapides, une matière naturellement esthétique, choix entre la laque ou le vernis selon le style recherché.
On peut aussi faire très beau et plus léger en composite, mais pas économique.
Suivant le demande de Martin, Bakea en entré dans mon petit atelier.
Jean-Baptiste Daramy en avait commencé la construction avec l'assistance d'un ami de Martin, mais ses obligations professionnelles ne lui permettaient plus de consacrer le temps nécessaire à la maîtrise d'oeuvre de ce projet.
Après quelques épisodes de construction difficiles, où l'absence de Jean-Baptiste s'est fait cruellement sentir, Martin a jugé préférable de me confier son bébé.
Mon atelier est disponible, je peux y consacrer du temps entre les phases de conception de l'OFCET 650, j'ai un besoin viscéral de toucher la matière et ça me plait de revenir au matériaux fondamental de la construction navale: le bois!
Chez Jean-Baptiste, avant retournement.
Jean-Baptiste a mis la coque dans le bon sens, on l'a posé sur un plateau, et emmené à L'air du large.
Comme mon atelier est calibré pour un 650, il a fallut pousser un peu le mobilier, mais le bateau sera bien au chaud.
Au programme: correction des quelques défauts d'assemblages, puis suite de la construction globale.
Jean-Baptiste s'occupera des pièces purement composites, comme le safran et le mat en carbone.
C'est pour moi un vrai retour au sources, j'avais commencé il y a bien longtemps ma carrière de concepteur/constructeur avec 3 bateaux en bois moulé.
Sans compter le Half-Tonner Saint-frères construit chez Daniel Tortarollo, puis le prao de 20M Fumée Noire sur lesquels j'ai oeuvré comme arpette.
Je persiste d'ailleurs à penser que le bois est le matériaux le plus rationnel pour construire un bateau de croisière à l'unité léger, rapide et économique.
On a en effet l'avantage de ne pas avoir à masquer la misère en reconstruisant un bateau à l'intérieur de la coque.
Pas de vaigrages, finitions rapides, une matière naturellement esthétique, choix entre la laque ou le vernis selon le style recherché.
On peut aussi faire très beau et plus léger en composite, mais pas économique.
Atelier 2013 - 802 Chasseur de primes
CHANTIER 3, Chasseur de primes.
Après notre victoire au Trophée Mini, j'avais laissé Chasseur de primes à Julien Pulvé pour qu'il puisse s'entrainer en vue de la saison 2013 et la Mini-Transat qu'il veut courir à son bord.
Pas de chance, lors d'une sortie dans la brise, choc dans la quille, perte de contrôle du bateau. Comme la quille n'était pas verrouillée sous le vent, celle-ci est partie brutalement détruire le côté tribord du puît de quille et tout un tas de composite dans le quartier.
Il faut préciser que je n'ai jamais mis d'estropes de sécurité pour limiter le débattement de quille, le puît servait de butée mécanique. Et je n'en avais jamais senti le besoin avec ma façon de gérer et de sécuriser les drosses. Quand on voit comment je laisse tomber la quille sous le vent au virement de bord, on aurait d'ailleurs pu penser ce genre d'avarie tout à fait improbable. C'était vraiment pas de chance.
Expertise, devis, assurance, ça traîne.
L'atelier est occupé par le 753, puis le 551, Julien n'a pas d'argent pour louer le bateau pour la saison.
Finalement, pour qu'il puisse avoir une chance de disputer la Transat, on trouve un arrangement pour qu'on fasse la Fastnet ensemble et qu'il fasse ensuite le nécessaire pour se qualifier.
Il m'a fallut reconstruire une bonne partie de la zone de puît de quille, refaire et renforcer l'assemblage bulbe/quille.
Dans le cas d'un accident comme celui-ci, ce n'est pas le temps de reconstruction qui est le plus pénible, mais celui passé à découper, meuler, scarfer pour que le résultat final soit propre et aussi performant que l'original.
On a aussi, avec l'aide Julien, pelé le pont et le bordé supérieur jusqu'au carbone, pour refaire un enduit général plus fin et de meilleure qualité.
Bilan de ces semaines de boulot: un bateau plus raide, moins lourd, une peinture de pont qui tient en place, et un sacré retard sur le planning.
On emmène par la route le bateau en dernière limite à Douarnenez pour le Fastnet, on met à l'eau 3 jours avant le départ, on pose le mat avec un réglage sommaire, on rebranche l'électronique avec un fil scotché sur le mat parce que l'original se révèle défectueux, et on se rend comme ça sur la ligne de départ...
Après notre victoire au Trophée Mini, j'avais laissé Chasseur de primes à Julien Pulvé pour qu'il puisse s'entrainer en vue de la saison 2013 et la Mini-Transat qu'il veut courir à son bord.
Pas de chance, lors d'une sortie dans la brise, choc dans la quille, perte de contrôle du bateau. Comme la quille n'était pas verrouillée sous le vent, celle-ci est partie brutalement détruire le côté tribord du puît de quille et tout un tas de composite dans le quartier.
Il faut préciser que je n'ai jamais mis d'estropes de sécurité pour limiter le débattement de quille, le puît servait de butée mécanique. Et je n'en avais jamais senti le besoin avec ma façon de gérer et de sécuriser les drosses. Quand on voit comment je laisse tomber la quille sous le vent au virement de bord, on aurait d'ailleurs pu penser ce genre d'avarie tout à fait improbable. C'était vraiment pas de chance.
Expertise, devis, assurance, ça traîne.
L'atelier est occupé par le 753, puis le 551, Julien n'a pas d'argent pour louer le bateau pour la saison.
Finalement, pour qu'il puisse avoir une chance de disputer la Transat, on trouve un arrangement pour qu'on fasse la Fastnet ensemble et qu'il fasse ensuite le nécessaire pour se qualifier.
Il m'a fallut reconstruire une bonne partie de la zone de puît de quille, refaire et renforcer l'assemblage bulbe/quille.
Dans le cas d'un accident comme celui-ci, ce n'est pas le temps de reconstruction qui est le plus pénible, mais celui passé à découper, meuler, scarfer pour que le résultat final soit propre et aussi performant que l'original.
On a aussi, avec l'aide Julien, pelé le pont et le bordé supérieur jusqu'au carbone, pour refaire un enduit général plus fin et de meilleure qualité.
Bilan de ces semaines de boulot: un bateau plus raide, moins lourd, une peinture de pont qui tient en place, et un sacré retard sur le planning.
On emmène par la route le bateau en dernière limite à Douarnenez pour le Fastnet, on met à l'eau 3 jours avant le départ, on pose le mat avec un réglage sommaire, on rebranche l'électronique avec un fil scotché sur le mat parce que l'original se révèle défectueux, et on se rend comme ça sur la ligne de départ...
Atelier 2013 - 551
CHANTIER 2: le 551, pour Henri PATOU.
Henri m'a contacté pour modifier son bateau en vue de la Mini-Transat 2013, pour laquelle il avait trouvé un partenaire à même de
financer la préparation du bateau et une saison minimaliste: un parcours de qualification, la course obligatoire dans l'année pour valider cette qualification, puis la Mini-Transat.
Avec l'emploi du temps professionnel d'Henri, il n' y avait pas droit à l'erreur.
Pour réduire la facture, j'ai donné les clés de l'atelier à Henri pour qu'il y travaille les soirs et WE, afin que son bateau soit prêt à subir une opération de chirurgie reconstructrice. Après une action discrète sur Mare, c'est carrément une opération Grospif qui a été conçue par Sam Manuard.
Là où j'ai compté en centimètres, Sam y est allé en décimètres. On a rajouté du volume de l'amorce de quille jusqu'à l'étrave.
Je me suis souvenu de mes années de constructeur de décors d'opéra. On a marié du polystyrène HD, du carbone, de l'époxy, du vide, tout ça en suivant les fichiers numériques fournis par Sam.
Henri a profité du temps dans l'atelier pour enlever les ballast, histoire d'avoir enfin un endroit pour allonger sa (très)grande taille.
Sorti d'atelier, le résultat est sympa, ça donne une nouvelle jeunesse à ce bateau vénérable.
Henri a fait son parcours de qualification au départ d'Arcachon.
Puis il a disputé la MAP pour valider son accession à a Mini-Transat. Une histoire de bastaques foireuses l'a malheureusement poussé à renoncer à quelques milles de l'arrivée.
Son sponsor en a profité pour lui annoncer son retrait du projet.
Fin de l'histoire pour la Mini 2013 d'Henri. Dommage.
Mise en place des gabarits.Ils vont servir de références pour mettre la mousse en forme, puis retirés avant la pose du carbone.
Sortie de l'atelier;
on devine la zone opérée à la différence de teinte.
Henri m'a contacté pour modifier son bateau en vue de la Mini-Transat 2013, pour laquelle il avait trouvé un partenaire à même de
financer la préparation du bateau et une saison minimaliste: un parcours de qualification, la course obligatoire dans l'année pour valider cette qualification, puis la Mini-Transat.
Avec l'emploi du temps professionnel d'Henri, il n' y avait pas droit à l'erreur.
Pour réduire la facture, j'ai donné les clés de l'atelier à Henri pour qu'il y travaille les soirs et WE, afin que son bateau soit prêt à subir une opération de chirurgie reconstructrice. Après une action discrète sur Mare, c'est carrément une opération Grospif qui a été conçue par Sam Manuard.
Là où j'ai compté en centimètres, Sam y est allé en décimètres. On a rajouté du volume de l'amorce de quille jusqu'à l'étrave.
Je me suis souvenu de mes années de constructeur de décors d'opéra. On a marié du polystyrène HD, du carbone, de l'époxy, du vide, tout ça en suivant les fichiers numériques fournis par Sam.
Henri a profité du temps dans l'atelier pour enlever les ballast, histoire d'avoir enfin un endroit pour allonger sa (très)grande taille.
Sorti d'atelier, le résultat est sympa, ça donne une nouvelle jeunesse à ce bateau vénérable.
Henri a fait son parcours de qualification au départ d'Arcachon.
Puis il a disputé la MAP pour valider son accession à a Mini-Transat. Une histoire de bastaques foireuses l'a malheureusement poussé à renoncer à quelques milles de l'arrivée.
Son sponsor en a profité pour lui annoncer son retrait du projet.
Fin de l'histoire pour la Mini 2013 d'Henri. Dommage.
Mise en place des gabarits.Ils vont servir de références pour mettre la mousse en forme, puis retirés avant la pose du carbone.
Sortie de l'atelier;
on devine la zone opérée à la différence de teinte.
Atelier 2013 - Mare.de
J'ai passé quelques temps dans l'atelier, en particulier la période hiver printemps.
CHANTIER 1: MARE.de
Jörg Riechers m'a demandé de faire évoluer le 753. Il avait le projet un peu fou de cumuler la Mini-Transat
et la Transat Jacques-Vabre, il avait calculé qu'avec les dates originelles, c'était possible.
Complètement dingue, mais c'est un côté sympa de Jörg, absolument passionné et prêt à tout pour vivre sa passion.
Finalement, les dates de course ont bougé, Mare a préféré voir Jörg faire courir le Class40.
On a quand même fait un petit chantier pour améliorer Mare.de.
Objectif: libérer le bateau, qui avait tendance à tirer sur la barre.
On a donc changé l'incidence des dérives, et regonflé l'avant à la façon du 814.
J'ai donc rempli l'inflexion derrière l'étrave pour lisser les lignes.
Je n'ai pas navigué à bord, mais Jörg et son acolyte Pierre Brasseur étaient ravis du résultat.
On les a vu nous passer comme des avions à l'arrivée du Fastnet, j'ai regretté de ne pouvoir faire de photo de Mare
complètement déjaugé, aérien, sous grand spi, avec les 2 ravis hilares à la conduite.
Effectivement, ça semblait bien fonctionner!
CHANTIER 1: MARE.de
Jörg Riechers m'a demandé de faire évoluer le 753. Il avait le projet un peu fou de cumuler la Mini-Transat
et la Transat Jacques-Vabre, il avait calculé qu'avec les dates originelles, c'était possible.
Complètement dingue, mais c'est un côté sympa de Jörg, absolument passionné et prêt à tout pour vivre sa passion.
Finalement, les dates de course ont bougé, Mare a préféré voir Jörg faire courir le Class40.
On a quand même fait un petit chantier pour améliorer Mare.de.
Objectif: libérer le bateau, qui avait tendance à tirer sur la barre.
On a donc changé l'incidence des dérives, et regonflé l'avant à la façon du 814.
J'ai donc rempli l'inflexion derrière l'étrave pour lisser les lignes.
Je n'ai pas navigué à bord, mais Jörg et son acolyte Pierre Brasseur étaient ravis du résultat.
On les a vu nous passer comme des avions à l'arrivée du Fastnet, j'ai regretté de ne pouvoir faire de photo de Mare
complètement déjaugé, aérien, sous grand spi, avec les 2 ravis hilares à la conduite.
Effectivement, ça semblait bien fonctionner!
Année 2013
C'est bientôt la fin de l'année.
Une année bien chargée, pleine de projets, pendant laquelle on sème
ce qu'on espère récolter plus tard.
Pour un projet en particulier, le Mini de série, j'aurais apprécié
une récolte plus rapide.
Mais les jardiniers le savent bien, pour une bonne récolte, il faut parfois se hâter lentement.
Une année bien chargée, pleine de projets, pendant laquelle on sème
ce qu'on espère récolter plus tard.
Pour un projet en particulier, le Mini de série, j'aurais apprécié
une récolte plus rapide.
Mais les jardiniers le savent bien, pour une bonne récolte, il faut parfois se hâter lentement.
mercredi 10 avril 2013
SAISON 2012, fin
Trophée Mini à La Rochelle:
Une alternance de parcours banane et de côtiers.
On courrait Julien et moi avec en alternance nos
chéries respectives pour faire du poids au rappel.
Comme elles sont menues toutes deux, on sentait peu
la différence.
On a loupé tous nos départs. Si on n'avait guère le temps
de se refaire sur les parcours banane, on a eu une
vitesse suffisante pour gagner le grand côtier
et finir second de l'autre côtier.
L'annulation de la dernière manche pour manque
de vent nous donne la victoire au général, de vraiment
très peu.
On était rapide dans la brise du Fastnet, on s'est trouvé
assez performant dans le petit temps et le médium.
Jolie fin de saison.
Une alternance de parcours banane et de côtiers.
On courrait Julien et moi avec en alternance nos
chéries respectives pour faire du poids au rappel.
Comme elles sont menues toutes deux, on sentait peu
la différence.
On a loupé tous nos départs. Si on n'avait guère le temps
de se refaire sur les parcours banane, on a eu une
vitesse suffisante pour gagner le grand côtier
et finir second de l'autre côtier.
L'annulation de la dernière manche pour manque
de vent nous donne la victoire au général, de vraiment
très peu.
On était rapide dans la brise du Fastnet, on s'est trouvé
assez performant dans le petit temps et le médium.
Jolie fin de saison.
SAISON 2012 suite
FASTNET 650:
La suite, c'est une victoire dans le Fastnet 650.
Un grand moment de voile, de tension et de bagarre
partagé avec Julien.
On avait tout pour nous, c'est peut-être ce qu'on
appelle la grâce: vitesse, clairvoyance, pas un pépin
sur le bateau.
On a juste manqué d'à propos dans le choix de spi
après le passage du Raz de Sein, ce qui nous a fait
perdre un moment le bénéfice de notre sortie de
Baie de Douarnenez impeccable, un louvoyage dans
la brise dont on est sortis second après un départ prudent.
Après, grosse vitesse sous spi, on retrouve la seconde
place à mi-parcours, puis on prend l'avantage lors du retour
au près. Grosse bourre avec le 747 et le 800.On est toujours
facile par rapport à eux quand le vent est fort, et c'est
quand le vent mollit, que la mer devient plus forte que le vent
qu'on marque nettement l'avantage que nous avions.
Bel avance à l'Occidentale de Sein, on ne sera plus rattrapé,
on s'est même permis de finir en roue libre, c'était étrange,
tout ce temps en convoyage durant lequel on sait qu'il suffit
d'être prudent pour gagner.
En résumé, c'était la première course où le bateau avait son plein
potentiel. On a vu que c'est élevé.
Les SABLES-Les ACORES-Les SABLES:
A oublier sportivement, mais tout retenir des fautes commises.
1:Je n'avais pas prévu de participer, c'est Julien qui devait y aller.
Faute de financement, il n'a pu prendre le bateau.
Finalement, c'est d'avoir payé l'assurance pour le solo qui m'a
poussé. Mauvais prétexte, mauvaise préparation.
Aprés une belle première journée, je me suicide le lendemain
dans une option catastrophique. Un nuage mal négocié,
je pars d'un côté, la flotte de l'autre.
Mon côté sera un cul de sac, soit je m'enfonce, soit je reviens
sur mes pas. Dans un cas, c'est jouer aux dés, dans l'autre, c'est passer
derrière. La seconde solution était moins pire, je me suis trouvé
dans une bulle, 0 nds de vent, 0 nds de vitesse pendant 24 heures pendant
que les joyeux camarades s'en allaient.
Quand j'entendais les classements à la vacation, dernier, de plus
en plus dernier, c'était assez terrible.
Après, j'étais trop loin, j'entendais plus rien.
Vraiment vexé par ma connerie, je n'avais plus qu'à limiter les dégâts.
Du près dans la brise, de la pétole, du près dans la brise...
Bon, je finis 6ème de l'étape, à la bagarre avec le 667 que j'ai cru
passer sur le fil. 6ème, mais à 24 heures du 1er!!!
2:Il ne faut pas manger n'importe où avant le départ.
On se retrouve la veille du départ dans un mauvais restaurant de Horta (il y en a!).
Pas d'alcool à part une bière légère, un plat de poulpe et au lit.
Je me lève malade, genre gueule de bois, me bourre d'antalgiques,
ça ne passe pas, j'aurais mieux fait de resté couché et partir plus tard...
Je navigue mal, me retrouve malade toute la course, genre gastro.
Je passe les détails, mais découvrir un restau une veille de départ, plus jamais!
5ème de l'étape malgré tout, mais les premiers séries sont arrivés avant moi.
Promesse de navigaholic?
Enorme consolation: le vainqueur ( de l'étape), c'est moi qui l'ai fait!
La suite, c'est une victoire dans le Fastnet 650.
Un grand moment de voile, de tension et de bagarre
partagé avec Julien.
On avait tout pour nous, c'est peut-être ce qu'on
appelle la grâce: vitesse, clairvoyance, pas un pépin
sur le bateau.
On a juste manqué d'à propos dans le choix de spi
après le passage du Raz de Sein, ce qui nous a fait
perdre un moment le bénéfice de notre sortie de
Baie de Douarnenez impeccable, un louvoyage dans
la brise dont on est sortis second après un départ prudent.
Après, grosse vitesse sous spi, on retrouve la seconde
place à mi-parcours, puis on prend l'avantage lors du retour
au près. Grosse bourre avec le 747 et le 800.On est toujours
facile par rapport à eux quand le vent est fort, et c'est
quand le vent mollit, que la mer devient plus forte que le vent
qu'on marque nettement l'avantage que nous avions.
Bel avance à l'Occidentale de Sein, on ne sera plus rattrapé,
on s'est même permis de finir en roue libre, c'était étrange,
tout ce temps en convoyage durant lequel on sait qu'il suffit
d'être prudent pour gagner.
En résumé, c'était la première course où le bateau avait son plein
potentiel. On a vu que c'est élevé.
Les SABLES-Les ACORES-Les SABLES:
A oublier sportivement, mais tout retenir des fautes commises.
1:Je n'avais pas prévu de participer, c'est Julien qui devait y aller.
Faute de financement, il n'a pu prendre le bateau.
Finalement, c'est d'avoir payé l'assurance pour le solo qui m'a
poussé. Mauvais prétexte, mauvaise préparation.
Aprés une belle première journée, je me suicide le lendemain
dans une option catastrophique. Un nuage mal négocié,
je pars d'un côté, la flotte de l'autre.
Mon côté sera un cul de sac, soit je m'enfonce, soit je reviens
sur mes pas. Dans un cas, c'est jouer aux dés, dans l'autre, c'est passer
derrière. La seconde solution était moins pire, je me suis trouvé
dans une bulle, 0 nds de vent, 0 nds de vitesse pendant 24 heures pendant
que les joyeux camarades s'en allaient.
Quand j'entendais les classements à la vacation, dernier, de plus
en plus dernier, c'était assez terrible.
Après, j'étais trop loin, j'entendais plus rien.
Vraiment vexé par ma connerie, je n'avais plus qu'à limiter les dégâts.
Du près dans la brise, de la pétole, du près dans la brise...
Bon, je finis 6ème de l'étape, à la bagarre avec le 667 que j'ai cru
passer sur le fil. 6ème, mais à 24 heures du 1er!!!
2:Il ne faut pas manger n'importe où avant le départ.
On se retrouve la veille du départ dans un mauvais restaurant de Horta (il y en a!).
Pas d'alcool à part une bière légère, un plat de poulpe et au lit.
Je me lève malade, genre gueule de bois, me bourre d'antalgiques,
ça ne passe pas, j'aurais mieux fait de resté couché et partir plus tard...
Je navigue mal, me retrouve malade toute la course, genre gastro.
Je passe les détails, mais découvrir un restau une veille de départ, plus jamais!
5ème de l'étape malgré tout, mais les premiers séries sont arrivés avant moi.
Promesse de navigaholic?
Enorme consolation: le vainqueur ( de l'étape), c'est moi qui l'ai fait!
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